Contexte
Les progrès de la médecine et des soins personnels ont considérablement augmenté l’espérance de vie humaine.
La Seconde Guerre mondiale s’est terminée par une énorme explosion démographique – la génération dite du baby-boom, se transforme maintenant en génération dite du papy-boom.
La proportion de personnes âgées dans le monde augmente considérablement en raison de la baisse des taux de fécondité et de l’allongement de l’espérance de vie.
En raison du vieillissement global de la population, l’incidence des maladies neurodégénératives est en constante augmentation dans le monde.
Un des défis majeurs du 21ème siècle
Les maladies neurodégénératives
Les maladies neurodégénératives sont l’un des troubles neurologiques les plus fréquents dans le monde. Ils résultent de la perte progressive de la structure ou de la fonction neuronale. Les maladies neurodégénératives les plus connues sont :
- la maladie d’Alzheimer,
- la maladie de Parkinson,
- la démence à corps de Lewy,
- la sclérose latérale amyotrophique,
- la sclérose en plaques,
- la maladie de Huntington,
La maladie d'Alzheimer
Parmi les démences, la maladie d’Alzheimer, la plus diagnostiquée, représente 60 à 70 % des cas. Cette pathologie conduit à des problèmes moteurs (apraxie : difficulté à réaliser certains gestes) ou au dysfonctionnement mental (amnésie : trouble de la mémoire) et cognitif (aphasie : trouble du langage et agnosie : perte de reconnaissance d’objets ou de personnes), des symptômes qui perturbent les conduites sociales.
Au début, la maladie d’Alzheimer est très peu ou pas visible et ce n’est qu’après des mois, voire des années que surviennent les premiers troubles apparents, aboutissant à l’établissement du diagnostic. La maladie évolue pendant une dizaine d’années en moyenne mais cette durée est variable d’une personne à l’autre. Cependant dans tous les cas la maladie d’Alzheimer aboutit à une perte d’autonomie.
Quelques chifffres
1ère Maladie Neurodégénérative
+ de 55 Millions de patients dans le monde
2 patients sur 3 sont des femmes
+ de 1 000 Milliards de $ d'impact sur les systèmes de santé
Quelques dates
D’un point de vue physio-pathobiologique, la maladie d’Alzheimer est une maladie multifactorielle qui se caractérise par l’apparition de deux grands types de lésions particulières, chacune associée à un composé protéique spécifique :
- les plaques amyloïdes autour des neurones : la protéine beta-amyloïde naturellement présente dans le cerveau, s’accumule à l’extérieur des neurones en formant des plaques appelées plaques amyloïdes ou plaques séniles, toxiques pour les neurones.
- la dégénérescence neurofibrillaire : naturellement présente dans l’organisme, participe normalement à la constitution du squelette des cellules. Dans la maladie d’Alzheimer, cette protéine est modifiée et via son dépôt intracellulaire, elle désorganise la structure des neurones, elle produit une dégénérescence neurofibrillaire aboutissant à la mort des neurones.
Prise en charge des patients
Il n’existe pas de traitement à l’heure actuelle pouvant prévenir, guérir ou stopper l’évolution de la maladie d’Alzheimer.
Plusieurs médicaments sont disponibles pour les patients sur le marché afin de ralentir l’évolution de la maladie en ciblant certains symptômes de de la maladie.
C’est notamment le cas pour les quatre petites molécules historiques de la maladie d’Alzheimer :
- Trois d’entre elles sont des inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (AChE) (donépézil, rivastigmine et galantamine). Leur mécanisme d’action est le même et a pour l’inhibition de l’enzyme AChE afin de maintenir des niveaux élevés d’acétylcholine, une substance présente dans le cerveau qui aide les cellules nerveuses à communiquer entre elles.
- La quatrième petite molécule sur le marché est un antagoniste du NMDA (mémantine). La mémantine bloque ce récepteur, réduisant les niveaux de glutamate, un autre neurotransmetteur comme l’acétylcholine, limitant ainsi les effets toxiques associés à l’excès de glutamate et régulant l’activation du glutamate.
Récemment trois nouvelles biothérapies (thérapies à base d’anticorps) ciblant le peptide amyloïde ont obtenu leur autorisation de commercialisation aux Etats-Unis.
Malgré l’existence de ces thérapies, la prise en charge de la maladie d’Alzheimer repose principalement sur des traitements non médicamenteux destinés à préserver un certain niveau d’autonomie et de bien-être de la personne malade.